EXTRAITS
Bruno : Non !
Sophie : Et vraiment n’en prends pas la peine ! C’est aussi gênant que ma mère qui fait un Tiktok. Mais ce qui est fou c’est que certains défendent l’initiative ! Par exemple, Prisca Thévenot, la porte-parole du groupe Renaissance à l’Assemblée Nationale – oui moi non plus je ne sais pas qui c’est - elle a dit, je la cite «il ne s’agit pas de poser nue mais d’aborder des sujets importants ».
Alors un seul mot me vient : LOL. Qui se tape douze pages d’interview sur l’IVG, les droits LGBT, la liberté des femmes en Afghanistan alors qu’y a une secrétaire d’état déguisée en gros calisson juste au-dessus ?
Et surtout à partir de quel moment on s’est dit que c’était le bon timing ? « Ah bon ? Tous les Français, sont en ce moment dans la rue parce qu’on bafoue leurs droits ? Et ils se font nassés et gazés pour ça ? Ohlala… et bien moi je vais mettre des œillères, une robe très courte et montrer à tout le monde que je maitrise parfaitement la position du chien tête en bas. Ahahaha »
Bruno : Je te sens tendue Sophie…
Sophie : Moi ? Pas du tout ! Attends ça ouvre un champ des possibles énorme, si Marlène Schiappa fait la une de Playboy, moi j’achète un costume de truite et demain je suis dans Chasse et Pêche.
Bruno : Sophie !
Sophie : Bon oui ça m’énerve ! Parce que Marlène avec son coup de comm’ là, elle m’a dégoutée de Playboy. Déjà que j’avais arrêté de lire le magazine parce que je trouvais ça trop cérébral. Non mais c’est vrai ! Playboy pose une problématique que je n’ai personnellement jamais résolue : la femme est elle une soubrette ou un lapin ? Bon visiblement avec Marlène, la femme peut aussi être un gros calisson mais elle m’a fumé. Elle a détruit la marque. Parce que moi, adolescente quand j’avais un peu de sous, je m’achetais les fringues avec le petit lapin là, j’avais la casquette, le débardeur, je peux te dire que quand j’arrivais au Black Botton discothèque, je me sentais Beyonce, bon la Beyonce de Bourneville mais Beyonce quand même tu vois. Ba maintenant je me sens juste…vieille.
Bruno : Oh ma Sophie..
Sophie : Non et puis la justification de l’éditeur pour avoir Marlene Schiappa en une de son magazine c’est que : «Marlène c’est la femme politique la plus playboy compatible » ! Mais c’est faux ! Tu me mets Elisabeth Borne, avec un fouet, un masque, une combinaison en latex et en légende « Tu vas le sentir mon 49.3 » je suis sûre qu’ils explosent les ventes ! Ça va trouver son public ça !
Non mais je suis mauvaise langue, parce que le patron de Playboy l’a précisé y a quelques jours : le magazine est devenu très chic y a beaucoup d’interviews d’artistes, d’écrivains, et seulement quelques jeunes filles déshabillées « artistiquement ». Ce qu’il faut vraiment traduire comme : trois mineures à poil, en grand écart facial avec une plume dans le cul. Ca c’est artistique. Sans plume, c’est vulgaire. C’est très vulgaire.
Tu vois c’est con, mon Bruno on était à deux doigts d’avoir enfin compris l’étymologie du mois d’avril, l’ouverture, à deux doigts de s’en servir à bon escient, comme par exemple, pour la loi immigration qui arrive aujourd’hui en commission au Sénat. Parler d’ouverture quand on parle des frontières ça a du sens, c’est intelligent ! Mais non, on a préféré se servir de ce mot pour faire le buzz et démontrer la souplesse et l’ouverture des hanches d’une secrétaire d’État.
Sur ce je vous laisse, je vais me faire épiler le CIF et avec un peu de chance demain j’suis dans Vogue ! Gros Bisous.