Né pour le cinéma
Le nom de William Blake Crump
est porté au registre des naissances de la localité de Tulsa, en
Oklahoma, le 26 juillet 1922. Personne ne se doute encore que l’enfant
deviendra une des coqueluches de Hollywood.
Il n’empêche, le milieu dans lequel il grandit l’expose très tôt au virus du cinéma. Le beau-père de Blake Edwards travaille effectivement dans la production, tout en étant metteur en scène. Son grand-père était réalisateur de films muets.
Blake Edwards fait ses études primaires et secondaires à Los Angeles. Ses temps libres sont bercés par les facéties des Laurel et Hardy et autres Charlie Chaplin, influences qu’il saura exploiter dans ses œuvres futures.
Mais pour commencer, il met le pied à l’étrier de la figuration, en 1942, dans « Ten gentlemen from Westpoint ». Il se verra, par la suite, offrir des petits rôles dans des œuvres de John Ford comme « Les sacrifiés », en 1945.
William Wyler lui donne également sa chance en 1946 dans « Les plus belles années de notre vie ». A la même époque, Blake Edwards
montre déjà une belle disposition pour l’écriture. Son style plaît et
le jeune homme se retrouve rapidement sollicité comme scénariste à part
entière sur les projets d’un certain Richard Quine.
Derrière les objectifs
Le talent scriptural de Blake Edwards
connaît un assez franc succès, étant à l’origine de personnages
marquants pour la télévision. Le petit écran lui doit des séries comme
« Mr Lucky » et « Peter Gunn ».
Bien avant de créer celles-ci, Blake Edwards fait une première incursion derrière la caméra en 1957. Cette année marque le début de sa carrière de réalisateur.
« L’extravagant monsieur Cory
» lui donne la chance de lever le voile sur un talent jusqu’alors
insoupçonné, mais pertinent. Il continue sur sa lancée et livre « Operation Petticoat », en 1959. Il convie de nouveau Tony Curtis. Celui-ci partage la vedette avec Cary Grant dans ce premier film à gros budget du réalisateur.
Les
retombées de cette comédie, sur fond de guerre du Japon, sont à la
hauteur des investissements. Le film fait des ravages au box-office,
faisant le bonheur de Universal Studios et le cachet de son réalisateur.
Les
années 60 retrouvent celui-ci sur des projets qui continuent de faire
parler de lui. Son adaptation pour l’écran du roman de Truman Capote, « Petit déjeuner chez Tiffany », est favorablement saluée par les critiques.
Un an plus tard, en 1962, Blake Edwards fait une incursion réussie dans le drame en signant « Days of wine and roses ». Son analyse percutante des effets de l’alcoolisme sur la vie sociale n’est pas sans forcer l’admiration.
Entre rires et larmes
Au milieu des années 60, Blake Edwards est précédé partout d’une réputation solidement bâtie. Avec la sortie de « La panthère rose » en 1963, le public découvre un réalisateur dont le secret réside dans une parfaite maîtrise de genres variés.
Le succès de cette œuvre est phénoménal, le burlesque y est à son paroxysme. En confiant le personnage de Clouseau à Peter Sellers, le réalisateur trouve la recette miracle.
Les
critiques s’accordent à penser que l’immense complicité de ces deux
personnes n’est pas étrangère à cette belle réussite. L’un et l’autre
partagent la même compréhension du comique muet qui inspire largement
ce film.
A la suite des deux premiers titres où apparaît l’inspecteur Clouseau, Blake Edwards renouvelle la collaboration avec l’acteur, en le présentant sous un autre jour dans « The party » en 1968. Le cinéaste réalise encore un bon parcours tout au long des décennies suivantes.
Mélangeant les genres, il réalise trois autres Panthère Rose dans les années 70. Son répertoire de la décennie suivante compte notamment « That’s life », qui sort en 1986 avec les fonds propres du réalisateur.
Père de deux enfants issus de son premier mariage, Blake Edwards finit ses jours aux côtés de Julie Andrews, sa seconde épouse. Il s’éteint le 15 décembre 2010, à Santa Monica.