Entre théâtre et cinéma
Avant de connaître le métier d'acteur, Jacques Dufilho
poursuit ses études dans le domaine de l'agriculture. Passionné d'art,
il décide de quitter son sud-ouest natal pour s'intéresser à la
peinture et à la sculpture.
C'est ainsi qu'il fait la rencontre de Charles Dullin,
un grand homme du monde du théâtre qui lui transmet sa passion pour les
planches. Jacques Dufilho commence alors par jouer
des sketches avant de tourner au grand écran.
En 1939, il participe au projet de Marc Allégret
dans le film « Le corsaire » mais le film restera
inachevé. Jacques Dufilho ne s'en inquiète pas tel
que deux ans plus tard, il interprète le rôle d'un bûcheron dans le
long métrage d'André Zwobada « Croisières
sidérales ».
Par la suite, l'acteur enchaîne les rôles au cinéma mais c'est en 1949
qu'il se fait remarquer par le grand public dans « La ferme
des sept péchés » de Jean-Devaivre. Le
film retrace la vie du journaliste Paul-Louis Courier
dont le personnage est interprété par Jacques Dumesnil
tandis que Jacques Dufilho y incarne un certain François
Sovignant.
A coté du cinéma, Jacques Dufilho se met également
au théâtre et monte pour la première fois sur les planches dans la
pièce de Dostoïevski, « Les frères
Karamazov » avec le metteur en scène André Barsacq.
Lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate, Jacques Dufilho
a fait partie du 2e régiment de Hussard, particulièrement dans le 29e
groupe de reconnaissance de division d'infanterie tel qu'il recevra la
Légion d'honneur en 1998.
Jacques Dufilho enchaîne les rôles
Cette collaboration entre André Barsacq et Jacques
Dufilho n'est que le début d'une longue série, étant donné
que Jacques Dufilho jouera à d'autres reprises pour
ce metteur en scène.
En 1953, il joue dans la pièce de Molière « Le
médecin malgré lui » sous la direction de Jean-Pierre
Darras. L'année suivante, il revient avec André
Barsacq au théâtre de l'Atelier dans « Colombe
» de Jean Anouilh.
Tout en jonglant avec ses rôles au théâtre, Jacques Dufilho
joue toujours au cinéma comme dans « Marie-Antoinette reine
de France » de Jean Delannoy en salles en
1956. Même année, même réalisateur, il joue dans « Notre-Dame
de Paris » où il campe le rôle de Guillaume Rousseau.
Durant les années qui suivent, la carrière de Jacques Dufilho
va bon train en alternant les rôles au cinéma et au théâtre. Il revient
ainsi sur les planches avec André Barsacq dans « Les
Maxibules » de Marcel Aymé et « L'Avare
» de Molière joués respectivement en 1961 et en
1962.
L'acteur fait une remarquable impression dans « Le gardien
», tirée de la pièce anglaise « The Caretaker » d'Harold
Pinter où il incarne le rôle de Davies.
Par ailleurs, il rejouera le rôle vingt ans plus tard sous la direction
de Georges Wilson, tandis que la première a été
mise en scène par Jean-Laurent Cochet.
Acteur de talent
L'année 1978 marque un nouveau tournant dans la carrière de Jacques
Dufilho, avec le film « Le Crabe-tambour
» de Pierre Schoendoerffer.
En effet, grâce à son interprétation du rôle du chef mécanicien dans le
film, l'acteur sera récompensé d'un César dans la catégorie meilleur
acteur pour un second rôle. En 1980, il joue Adrien Dussart dans
« Un mauvais fils » de Claude Sautet,
ce qui lui vaut d'être récompensé une deuxième fois d'un César,
toujours dans la même catégorie.
Coté théâtre, en 1988 le comédien est également récompensé du Molière
du Comédien de son rôle dans la pièce d'Herb Gardner
« Je ne suis pas Rappaport » avec Georges
Wilson à la mise en scène.
Au fil des années, Jacques Dufilho joue sous la
direction de prestigieux réalisateurs, tels Louis Malle,
Claude Chabrol, André Hunebelle, Yves Robert et bien
d'autres.
En 1999, il joue dans « C'est quoi la vie ? » de François
Dupeyron ce qui lui vaut une nouvelle nomination aux Césars.
L'acteur joue également à la télévision et reçoit le Sept d'or du
meilleur acteur après son rôle dans le film « Une femme
innocente ».
L'année 2003 voit la sortie de son autobiographie « Les
Sirènes du bateau-loup » des éditions Fayard.
L'acteur s'éteint le 28 août 2005 à Ponsampère à l'âge de 91 ans après
avoir joué son dernier rôle dans « Là-haut, un roi au-dessus
des nuages » de Pierre Schoendoerffer.
