Mohamed Boufroura, plus connu sous le nom de Jacques Villeret, est la progéniture d’un couple qui se sépare neuf mois après sa naissance. Il n’apprend que bien plus tard que le père qui l’éduque depuis toujours n’est pas son père biologique, ce qui marque Jacques Villeret à tout jamais.
Toutefois, il se rend compte très vite de son talent comique en faisant rire ses camarades de classe. De là naît son envie de devenir comédien. Une fois ses études achevées, il intègre le Conservatoire de Tours avant d’entrer dans le prestigieux Conservatoire national.
Au début des années 1970, il joue avec la Compagnie Marcelle Tassancourt avec laquelle il interprète des comédies. Il est ainsi rapidement remarqué par Yves Boisset et Claude Lelouch.
Le premier lui offre son premier rôle dans « RAS » en 1972, où Jacques Villeret interprète un appelé de la guerre d’Algérie – clin d’œil du destin pour ce fils d’immigré – avant que le second le fasse jouer dans « Toute une vie » deux ans plus tard.
La confiance de Lelouch
Claude Lelouch est sous le charme du talent de Jacques Villeret. Il l’engage de nouveau pour deux nouveaux longs-métrages avec des rôles plus conséquents : dans « Le bon et les méchants » puis dans « Robert et Robert ». Ce dernier permet à Villeret de se faire découvrir par le grand public, car il remporte le César du meilleur second rôle masculin en 1979.
Au total, Lelouch et Villeret collaborent pour pas moins de neuf films. Au travers de ses différents rôles, il se forge une image d’homme gentil et attachant, à l’image de son rôle ahurissant d’extra-terrestre dans « La soupe aux choux » en 1981.
Il est aussi à l’affiche de films où il interprète des gens simples d’esprits. Le plus célèbre est bien sûr celui de François Pignon dans « Le dîner de cons » avec Thierry Lhermitte, en 1999, pour lequel il remporte le César du meilleur acteur. Mais avant celui-ci, on le retrouve dans « Circulez y’a rien à voir » de Patrice Leconte en 1983 ou dans « L’été en pente douce » de Gérard Krawczyck quatre ans plus tard.
Un Villeret plus sombre
Mais Jacques Villeret est aussi un grand amoureux du théâtre. Il crée plusieurs one-man-show, comme « La contrebasse » en 1990. Il est également comédien déjà dans la pièce de théâtre « Le dîner de cons ».
Il profite de son succès pour jouer des rôles dramatiques à l'occasion de films tels que « Les enfants du marais », « Un crime au paradis » et « Effroyables jardins », trois films réalisés par Jean Becker.
Jacques Villeret rencontre toujours autant de succès. En 2004, c’est pour « Malabar Princess » et « Vipère au poing », un plus tard pour « Iznogoud ». Il tourne dans les « Ames grises » d'Yves Angelo et « Les parrains » de Frédéric Forestier, ses deux dernières œuvres.
La mort de Villeret
Car le 28 janvier 2005 à Evreux, à l'âge de 53 ans, il succombe à une hémorragie interne. Il laisse son épouse, Irina Tarassov, avec qui il était marié depuis 1979 - mais officieusement séparé depuis 1998 – et sa nouvelle compagne, Seny, avec qui il devait emménager.
Irina Tarassov décide de raconter sa vie aux côtés de Jacques Villeret dans le livre « Un jour tout ira bien ».