Taillé pour jouer
L'enfance de
l'acteur que tout le monde connaît sous le nom de Jean Poiret, se passe
sans encombre dans le Val de Marne. Il naît sous le nom de Jean Poiré
le 17 août 1926 à Paris. Enfant unique, il grandit sous le regard
protecteur de parents qui exercent des métiers sans aucun rapport avec
l'art. Le père est ouvrier dans une fabrique de verre, la mère
aide-comptable.
C'est pourtant de manière naturelle que le jeune
homme intègre les cours de la rue Blanche, pour s'initier à l'art
dramatique. Choix pertinent, de toute évidence, puisque Jean Poiret ne
tarde pas à décrocher des rôles.
Il apparaît pour la première
fois sur les planches, en 1944, dans une pièce de John Millington
Synge. Les débuts cinématographiques de Jean Poiret se passent, au
début des années 50, avec des rôles d'abord secondaires.
Le
personnage ne tarde toutefois pas à accrocher l'attention du public, en
partageant l'affiche avec Michel Serrault et Brigitte Bardot en 1956,
dans « Cette sacrée gamine ».
Une carrière cinématographique très étoffée
Ce
qui frappe dans le parcours de Jean Poiret, c'est d'abord le nombre de
projets auxquels le personnage a été associé. Le talent de l'acteur
pousse de nombreux réalisateurs à solliciter sa présence dans leur
distribution. Il en va ainsi de Jean Boyer et de Sacha Guitry, dans les
années 50.
Avec « Un drôle de paroissien » en 1963, où il campe
son rôle aux côtés de Bourvil, Jean Poiret inaugure une longue
collaboration avec Jean-Pierre Mocky. Le réalisateur le reprend
fréquemment, jusqu'à la fin de sa carrière.
D'autres monstres
sacrés de la réalisation feront encore appel à l'acteur. Claude Chabrol
le convie deux années de suite, en 1985 et 1986. Dans sa longue
carrière, Jean Poiret s'est aussi distingué par la diversité des rôles
qu'il a endossés.
Un jour, il affiche l'humour décapant qu'on
lui a connu dans « La foire aux cancres », un autre il se fait sombre,
tel dans « Le dernier métro » de François Truffaut, en 1980. Le goût du
défi mène Jean Poiret à produire le film de Pierre Tchernia, « La
gueule de l'autre » tout en y jouant un rôle.
Jean Poiret et les planches
Le
personnage profite encore de sa longue présence sur le devant de la
scène, pour faire le bonheur des planches. En tant que comédien, il
affiche son jeu plein d'allant dans des pièces aussi diverses que «
L'ami de la famille » en 1955 et « Le canard à l'orange » en 1971.
Il
a, en outre, prêté son talent pour mettre en scène « L'âge de Monsieur
est avancé » en 1985. Le répertoire français lui doit des pièces
remarquables, dans les années 70 et 80. De « Il était une fois
l'opérette » à « L'impromptu de Marigny », Jean Poiret a montré qu'il
était une valeur sûre, dont il aurait été difficile de se passer.
Chaque
parcours a toutefois une fin, le sien se termine le 14 mars 1992. Le
mari de Caroline Cellier avait sans doute encore bien à donner, mais il
fait son adieu à la scène, sans voir paraître son bébé « Le zèbre »,
prévu trois mois plus tard.
