EXTRAIT
La Bajon : Oula oui mon petit Bruno, vous étiez tellement bourré la dernière quand vous avez voulu me chopper, vous n’y êtes pas arrivé. Quoi que c’est peut-être l’âge, remarque, c’est normal qu’à force de grimper au rideau, il y a moment où la tringle elle lâche.
Bruno : Mamie plutôt que de raconter mes soucis, vous ne préférez pas dénoncer quelques chose comme vous savez faire.
La Bajon : Ça va qu’est-ce que vous voulez que je dénonce aujourd’hui, quoi qu’il arrive ça ne change rien. Je dirais même que le capitalisme a réussi à faire pire que le nazisme. Car, nous, on ne peut pas se cacher derrière l’ignorance. On sait tous comment nos produits sont fabriqués. On sait que des petites filles au Bangladesh fabriquent nos vêtements, que des petits Chinois fabriquent les baskets et que des petits Africains vont tous les jours à la mine pour extraire les matières premières servant à fabriquer nos smartphones... Même en sachant tout ça, ça ne nous empêche pas de les acheter... On a atteint un tel niveau de collaboration que, si les camps de concentration existaient encore, on serait capable d’aller acheter des abat-jour en peau humaine chez Maisons du Monde.
Bruno : C’est vrai, mais qu’est-ce que vous voulez que je vous dises ? Par exemple en ce moment on parle de la corrida, vous pouvez dire quelque chose dessus ?
La Bajon : Je ne vois pas l’interêt de fabriquer ses brochettes en public. Regarder un homme qui s’acharne sur un animal pour l’humilier, ça me rappelle le dernier débat présidentiel. D’ailleurs je me demande si Macron la dernière fois il est reparti avec les deux oreilles et la queue.
Bruno : Mais alors je ne comprends pas, vous êtes pour ou contre la corrida ?
La Bajon : Qu’est-ce que c’est que ce sport où on mange le perdant ? Vous imaginez si on faisait ça au foot, il n’y aurait plus grand monde à Marseille.