Bruno : Aujourd’hui on reçoit notre météorologue.
La Bajon : Mon dieu quel horreur, c’est une catastrophe : il pleut !
Bruno : Ça va, il y a des enfants qui vont à la mine tous les jours.
La Bajon : Bah dans leurs mines au moins ils sont à l’abri. Alors qu’ici il pleut !
Bruno : Enfin il y a des femmes qui se font lapider tous les jours !
La Bajon : Oui et bien les cailloux qu’elles reçoivent ils ne sont pas mouillés. On n’a
jamais vu une femme friser après une lapidation. Alors que vous ne vous rendez pas
compte, moi, ce que deviennent mes cheveux rien qu’avec l’humidité.
Bruno : Il y a des gens qui meurent de faim aussi.
La Bajon : Et mes cheveux vous croyez qu’il ne faut pas les nourrir ? Ils sont des milliards
et je dois leur donner de l’huile de coco, du ricin… J’en ai pour deux fois le P.I.B. du
Rwanda rien qu’en alimentation capillaire. Et puis j’ai vu qu’on ne pas vivre plus de 30
jours sans manger. Ça veut dire que les gens qui ont faim dans un mois on n’en parle
plus.
Bruno : Attendez, même si on donne de l’importance au fait qu’il pleuve, les plus touchés
ce sont ceux qui n’ont pas de toit.
La Bajon : Ha ça va les SDF, ils n’ont pas une image à maintenir, si c’est pour faire trois
photos pour Emmaüs dans l’année, il y a bien un moment où il finissent par sécher. Alors
que moi vous savez combien de temps mes cheveux ils mettent à sécher ? Le prix que
ça me coute en électricité pour mon sèche cheveux, il y a de quoi payer trois nuits d’hôtel
à un SDF.
Bruno : Enfin moi je préfèrerais loger un SDF.
La Bajon : Évidement, vous ne pensez qu’à vous, espèce de nombriliste. Le monde est
d’un égoïsme sans nom. Chacun ne pense qu’à soit alors que moi je vais friser à cause
de la pluie. Qu’est ce que vous avez à dire à cela ?
Bruno : Bah prenez un parapluie.
La Bajon : Vous ne comprenez rien à rien, l’humidité, elle est dans l’air. Ça, les
scientifiques pour chercher des remèdes au cancer, au sida et à parkinson, il y a du
monde. Mais pour trouver une solution pour m’empêcher de friser quand il pleut, il n’y a
plus personne. Ça montre bien que tout le pognon qu’on envoie à la recherche ne sert à
rien.
Bruno : Quand même. Par exemple : grâce aux avancées scientifiques aujourd’hui on ne
meurt plus du sida.
La Bajon : Encore heureux sinon vous ne seriez pas revenu vivant de vos vacances en
Thaïlande. Mais on voit bien que la science ne résout pas les problèmes essentiels, parce
que je suis sûr que vous préfériez encore passer une journée avec un sidaïque plutôt
qu’avec une personne qui a frisé à cause de la pluie.
Bruno : Là, je ne sais plus quoi dire.
La Bajon : Ça montre bien l’état de la société, les gens ses plaignent de ce qui passe au
quatre coins du monde sans agir. Alors charité bien ordonnée commence par soi même.