EXTRAITS
La Bajon : Je ne sais pas Bruno, à la base pour qu’on m’écoute, je me suis syndiqué. Quand tu adhères à la CGT, ils prennent 1 % de ton salaire et la seule fois où ils ont augmenté mon pouvoir d’achat, c’est quand j’ai stoppé mon adhésion…
Bruno : Donc vous ne croyez même plus dans les syndicats pour faire changer quelque chose ?
La Bajon : Au début, j’y ai cru. Martinez était fourré à l’Élysée tous les quatre matins pour négocier la réforme des retraites. Le seul truc qu’il a obtenu, c’est le petit déj’ gratos. Mais ces gens-là négocient des choses qui le sont déjà ! Par exemple, le gouvernement annonce qu’il va diminuer ta pension de retraité et te faire travailler plus longtemps, alors qu’il a déjà décidé qu’il ne ferait que diminuer ta retraite. Évidemment, les gens ont gueulé. Du coup, Martinez annonce qu’il a obtenu qu’on ne travaille pas plus longtemps. Les gens sont contents, mais leur retraite a quand même été diminuée. Les syndicats ont des noms comme CGT, FO, CFDT... Celui qui leur irait le mieux, c’est « Vaseline ».
Bruno : Vous voulez dire qu’eux aussi on les paye pour rien ?
La Bajon : Oui, d’ailleurs je me suis toujours demandé ce qu’ils faisaient du pognon de mon adhésion. Tu paies les piles du mégaphone d’un mec qui scande des slogans aux paroles riches comme un texte de Wejdene. Il change juste le nom du ministre, il garde le même texte et il ne s’est jamais fait repérer par CopyComic. Tu paies des autocollants, des banderoles et l’essence de la fourgonnette- buvette qui n’est même pas gratuite. Tout ça pour aller d’un point A à un point B : c’est pas des manifs, c’est des parades !
Bruno : Donc pour vous les syndicats ne font rien bouger.
La Bajon : Le seul truc que les syndicats ont réussi à faire avancer depuis toutes ces années, c’est les bagnoles de ceux qui les représentent. En plus, dans les manifs, les représentants viennent juste au début pour dire bonjour et faire trois pas en tenant une banderole pour les photos... Tout ça pour plus de 3 500 euros par mois. Même un mannequin gagne moins en passant plus de temps à défiler à la Fashion Week. Et eux, au moins, ils sont bien habillés.
Bruno : Enfin c’est normal qu’il s’habille en travailleur.
La Bajon : Les Martinez, Besancenot, Poutou, Laguiller, ils prétendent représenter les travailleurs, mais j’espère qu’on véhicule une autre image. Moi, je ne me balade pas dans une voiture aussi rapiécée que mes fringues. Et je ne vous parle même pas des élections, ils ne sont pas foutus de s’unir. Ils ont sûrement peur de se retrouver au second tour et d’être obligés de pondre un programme. Si ces gens-là se présentent, ce n’est pas pour être élus, c’est pour occuper leurs RTT…
Bruno : Alors si je comprends bien tout ça n’est qu’une vaste blague et tout le monde mange à la même table.
La Bajon : Non pas tout le monde, les Français eux, ils ne sont pas convié à cette table, enfin si, pour payer l’addition.
