« Le grand blond avec une chaussure noire », le premier gros triomphe
Elevé dans le Nord, Pierre Richard, alors prédestiné à la carrière d'entrepreneur, s'embarque pour Paris après l'obtention de son bac pour suivre des cours de théâtre chez Jean Vilar et au centre Dullin.
Débutant sur les planches sous la houlette d'Antoine Bourseiller, il fait sa première grande apparition scénique au Théâtre des Champs-Elysées dans la pièce de Bertolt Brecht « Dans la jungle des villes » en 1962.
L'année d'après, le comédien poursuit avec une autre pièce retentissante « Six hommes en question » sous la direction de Robert Hossein.
Fort de son expérience scénique avec la troupe de Maurice Béjart et ses nombreuses créations avec Victor Lanoux, il marque son entrée dans le monde du septième art en 1967 avec le film « Alexandre le bienheureux ».
Enchaînant avec quelques séries télé dont « Agence intérim » en 1969, l'acteur se fait vite scénariste et réalisateur en 1970 à travers son film « Le distrait ».
Remarqué pour son personnage de gaffeur dans le rôle de Pierre Malaquet, il connaît immédiatement la consécration au cinéma.
Plus tard, en 1972, il réapparaîtra dans ses trois casquettes dans « Les malheurs d'Alfred » avant de s'imposer définitivement avec le film « Le grand blond avec une chaussure noire » dans le rôle de François Perrin.
Gros succès, cette réalisation d'Yves Robert sera suivie par « La raison du plus fou » ainsi que « Je sais rien, mais je dirai tout », le troisième film de Pierre Richard en 1973.
De film en film, l'acteur se retrouve dans deux réalisations de Claude Zidi au milieu des années 1970 dont « La course à l'échalote » et « La moutarde me monte au nez ».
« Le jouet », « La chèvre », « Les compères », les fameux films
Remarqué par d'autres réalisateurs, Pierre Richard endosse de nouveau François Perrin dans le film de Francis Veber « Le jouet » en 1976.
Deux ans plus tard, il continue la mise en scène avec « Je suis timide, mais je me soigne » avant de rejoindre le plateau de « La carapate » sous la direction de Gérard Oury la même année.
En 1980, l'acteur prête ses traits à Pierre Renaud dans son cinquième film « C'est pas moi, c'est lui » avant de donner la réplique à Gérard Depardieu dans l'immense succès de 1981 « La chèvre ».
Après ce gros carton signé Francis Veber, les deux acteurs se retrouvent de nouveau avec le même cinéaste en 1983 dans le retentissant « Les compères » qui les remet une fois de plus sous les feux des projecteurs.
Plus tard, après le double rôle de Matthias et Mathieu Duval dans « Le jumeau » et « Les rois du gag », Pierre Richard tourne une troisième fois avec Gérard Depardieu sous la direction de Francis Veber dans « Les fugitifs » de 1986.
Deux ans après, il incarne Mangeclous dans le film éponyme de 1988 et interprète Yann Ducoudray dans la comédie « À gauche en sortant de l'ascenseur ».
Fort de ses exploits dans les années 1980, l'acteur s'illustre dans « Promotion canapé » en 1990 avant de poursuivre avec son sixième film « On peut toujours rêver » de 1991 où il prend le pseudonyme L'Empereur.
Suite à cette réalisation, l'homme du cinéma figure dans « Vieille canaille » de 1992, « La cavale des fous » de 1993 ainsi que « La partie d'échecs » de 1994.
Entre temps, ses films sont réédités à l'étranger. Grands succès, ils lui rapportent entre autres la reconnaissance du public européen notamment celui des pays de l'Est.
« Les mille et une recettes du cuisinier amoureux », le signe de la réussite
Devenu une grande figure du cinéma dans les pays de l'Est, Pierre Richard se voit offrir le premier rôle du film franco-géorgien « Les mille et une recettes du cuisinier amoureux » en 1996.
Présenté à Cannes et nommé au Globe de Cristal du Festival de Karlovy Vary, le film lui rapporte le Prix du meilleur acteur au même festival la même année.
En 1997, cette fameuse coproduction franco-géorgienne sera également nommée aux Oscars dans la catégorie Meilleur film étranger.
Fort de ce succès, l'acteur-réalisateur passe à l'écriture et la mise en scène de « Droit dans le mur » dans lequel il se glisse dans la peau de Romain.
Puis après environ trois années d'absence sur les plateaux, il revient triomphalement à l'écran en 2000 dans le téléfilm « Sans famille », tiré du célèbre roman éponyme d'Hector Malot.
Trois ans plus tard, il partage la vedette du grand succès « Mariées mais pas trop » avec Jane Birkin, Émilie Dequenne et Clovis Cornillac dans le personnage de Maurice Donnay.
Il présente également son premier one-man show au titre révélateur « Détournement de mémoire ».
En 2005, le comédien s'essaie au drame avec « En attendant le déluge » avant d'enchaîner avec la comédie « Le cactus » où il se met dans la peau d'un vieux hippie.
L'année d'après, il devient le père de Pierre-François Martin-Laval dans le film « Essaye-moi » avant de retrouver le même cinéaste dans « King Guillaume » quelques années plus tard.
Entre temps, l'acteur apparaît sur le générique du sombre « Le serpent » ainsi que le populaire « Faubourg 36 ». Il prête également sa voix à « Rois de la glisse » et d'autres films animés. En 2009, il est à l'affiche de plusieurs films dont le franco-québecois « Le bonheur de Pierre » et la comédie « Victor ».