EXTRAITS
Sophie : Oui, en faisant le tour de l’actualité c’est le sujet qui m’a paru le plus marrant, c’est te dire ! En fait, ce qui m’a fait beaucoup rire c’est qu’Emmanuel Macron a annoncé un projet de loi pour que chacun ait le libre choix de sa fin de vie. Tu te rends compte ? On va peut-être avoir le droit de décider de notre propre mort ! C’est fou non ?! Manquerait plus qu’on nous accorde le droit à la dignité quand on parle des retraites, et on serait presque en démocratie dis donc !
Bruno : C’est un sujet très délicat, ça, la fin de vie…
Sophie : Oui mais t’inquiète pas il ne s’en est pas chargé lui-même. Macron, il s’occupe juste des sujets importants dans Pif Gadget c’est tout !
Pour le projet sur la fin de vie il a créé une « convention citoyenne », comme ça c’est 184 personnes qui trouvent des solutions à sa place. Tu sais il avait fait la même chose pour le climat, tu t’en souviens ?
Bruno : Non !
Sophie : Et c’est normal puisqu’aucune des mesures n’a été appliquée !
Mais sur le papier, ça claque ! Macron veut mettre en place « un modèle français de fin de vie » C’est-à-dire ? C’est quoi le modèle français pour mourir ? Une grosse piqure de Beaujolais, et on t’enterre dans une 2 chevaux avec une baguette, un béret et un accordéon ?
Je comprends pas… et puis le délai aussi…ça fait 3 ans qu’on en parle et le projet arrive seulement à la fin de l’été, enfin plus précisément le 21 septembre - le temps entre les deux c’est visiblement ce qu’il faut au gouvernement pour allumer un ordinateur.
Non, faut vraiment pas être pressé de mourir. Et pourtant à l’heure où je te parle je suis à peu près sûre que la moitié des EHPADS de France sont en route vers la Suisse avec les dentiers et les organes dans les poches…Tu as l’image ?! De rien ! Et c’est con parce que l’urgence c’est pile le sujet ! C’est vrai! Le premier résultat quand tu tapes « Aide active à mourir et fin de vie » sur Google c’est le numéro de téléphone de SOS amitiés. (Et c’est même pas une vanne !) Bon sache-le, ils sont très sympas ! J’ai eu à faire à eux y a quelques années pour une sombre histoire de racket de trousse Diddl et de vol de Pogs, leur écoute est excellente.
Bruno : Sophie !
Sophie : Pardon je m’égare…En attendant François Braun, l’actuel ministre de la Santé – tu connaissais son nom toi ? – c’est fou comme ça change vite au Gouvernement, c’est pire qu’une tournante. Bref, François Braun devrait vraiment faire très attention aux mots qu’il emploie puisque la priorité pour lui c’est, je le cite de « renforcer l’existant.» Et bah non mon François, l’existant il est déjà bien crevé, il a fait un cancer, deux AVC, et il pisse au lit donc c’est pas avec un Guronsan et un Mars que ça repart.
Mais François est aussi convaincu qu’« aujourd’hui en France, nous mourrons mal » c’est-à-dire François ? Comment le sais-tu ? Y a une influenceuse qui a testé pour toi ? « Coucou les loulous, alors aujourd’hui j’ai testé pour vous l’hydrocution, tout simplement en plongeant mon aspirateur dans mon bain, les sensations sont assez fortes, même si c’est fun de voir que le Dyson aspire également très bien l’eau, je vous mets le petit code promo juste en dessous et je m’en vais tester la mort par étouffement. Bisous ! »
Bruno : Je te sens un chouia tendue….
Sophie : Non mais c’est un sujet tellement délicat qu’il faut faire attention aux mots qu’on emploie ! Y a des phrases qui ne veulent rien dire ! Dans sa déclaration du 3 Avril Macron a dit « ce projet de loi devra prendre en compte l’épaisseur de la vie du concerné ». Ba je te le dis franco Manu, entre mes 46 heures d’accouchement, ma famille dysfonctionnelle, mon accident avec un bus, et mon coup du lapin à Aqua boulevard elle est bien épaisse ma vie, je considère que j’y ai droit à cette fin de vie correcte.
Et puis la fin de vie c’est tellement anxiogène… déjà que je fais des insomnies parce que je me souviens plus si j’ai bien fermé la porte de mon frigo alors si on pouvait juste m’apaiser sur le fait que je vais mourir tranquillement dans les bras de Pierre Niney en jouant Phèdre à la Comédie Française, je suis certaine que tout irait mieux.
Allez j’vous embrasse mes amis, et tant qu’il nous reste à vivre, rions, je vous en supplie !
